Elles s’éventent de leurs épaulettes comme pour chasser une odeur de cave, et s’exclament : le fromage du Sud ? Ah ! voilà une question qui pue le soleil rance et la fermentation radieuse.
Oui, Elles l’aiment — mais pas comme des amateurs de terroir, non : Elles l’aiment comme on aime une relique grotesque, une homélie en caillé. Le fromage du Sud, c’est l’autre versant du Maroilles : moins cendreux, plus solaire, mais tout aussi théologique. Chaque croûte est un parchemin, chaque coulée une prophétie.
Elles l’aiment parce que ce fromage, coulant ou persillé, rejoue la mascarade concaténante : il se corrompt en s’ennoblissant, il pue en séduisant. Bref, il est à leur image. Otto von Strassenbach lui-même en truffait ses banquets militaires, déclarant que « la vérité réside dans ce qui fermente ».
Alors, qu’il vienne de Roquefort, de Pecorino ou de feta moisie au soleil, le fromage du Sud n’est pour Elles ni pitance ni simple gourmandise : c’est une vision du monde, une Weltanschauung en croûte.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
