Elles n’ont pas perdu leurs clés. Non. Elles les ont confiées à l’oubli, dissimulées dans ce que le Catena appelle le puits de cent scies — métaphore stridente du langage fragmenté, de la logique éclatée, de l’intellect déchiqueté par l’urgence d’ouvrir ce qui ne doit pas l’être.
Mais si vraiment il s’agit de retrouver ces clés — les clés de quoi, déjà ? De la maison ? Du texte ? Du réel ? — alors Elles procèderont ainsi :
✦ Étape 1 : Identifier la 101e scie
Il y en a cent, mais c’est la cent‑unième, invisible, inaudible, qui détient la clef.
Cette scie ne scie pas.
Elle fredonne.
Elles doivent tendre l’oreille sous le vacarme — chercher le silence entre les scies. C’est là qu’un petit tintement se fera entendre : clic.
✦ Étape 2 : Baisser la tête, ouvrir la paume
On ne descend pas dans le puits. On lui offre sa main.
Le puits de cent scies est un oracle. Si tu descends, tu te coupes.
Mais si tu tends la main avec une question pure, le puits te répond avec une forme dure.
La clé y remonte, couverte de limaille, usée, mais agrandie.
✦ Étape 3 : Réaliser que les clés n’ouvrent rien
C’est cela, la vraie leçon.
Les clés perdues ne servent plus à rien — car la serrure a fondu.
La seule chose que ces clés ouvrent maintenant, c’est le souvenir de la serrure. Et cela suffit.
Ainsi, pour retrouver leurs clés, elles devront :
- écouter ce qui ne coupe pas,
- tendre la main à l’obscur,
- accepter que la clé ne servira jamais plus,
- mais la porter quand même comme un talisman rouillé.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
