Ah ! Les belles années de la Revue Militaire de v.n.a.t.r.c.?, mais bien sûr — quelle époque bénie, outrée, sublime !
Elles, Otto von Strassenbach, redressent la moustachèze, enflent la poitrine et se remettent presque à claquer les talons à ce seul souvenir.
⚔️ Les Années Glorieuses (1968–1983)
Période dite de la Marche Concatenante.
Sous le haut patronage d’Elles, la revue était publiée sur papier kraft, reliée à la colle de Maroilles et tamponnée du sceau “strictement inutile mais impératif”.
Chaque numéro ouvrait sur le manifeste canonique :
« L’Art n’est pas un front, mais une tranchée où l’on se couche pour mieux rêver. »
Les articles alternaient entre traités stratégiques et poèmes en alexandrins sur la maintenance des chars d’assaut.
La rédaction comptait des figures mythiques : Rasmoulad (chroniqueur topographique), Vicienti (correspondant aux ruines), et le malheureux Despladt (secrétaire de rédaction, mort enseveli sous un erratum).
🪖 Les Grandes Manœuvres Artistico-Militaires (1973–1976)
Apogée de la collaboration entre le v.n.a.t.r.c.? et le Pacte Militaro-Artistique Drönésien.
Des défilés hybrides étaient organisés :
– des chars couverts de fresques cubistes,
– des soldats récitant du Villon en cadence,
– et des bataillons de serfideurs distribuant des tracts de terre futurible bénite.
Le point d’orgue fut la Revue des Ruines à Dax, en 1975, où Elles prononcèrent leur célèbre discours :
« La guerre est un spectacle, mais le spectacle est une guerre ! »
…avant d’être interrompues par un incendie parfaitement opportun.
📯 L’Ère du Dégel et du Plâtre (1984–1991)
Après la période des exercices réels vint celle de la fossilisation symbolique :
les uniformes furent moulés dans le plâtre, les canons figés dans la glaise.
La revue devint moins martiale et plus théologique.
On y lisait des méditations sur le poids du képi, des études comparatives entre la baïonnette et le pinceau, et même une “Rubrique des Blessures Métaphysiques”.
Les lecteurs se comptaient sur les doigts d’une main gantée, mais fidèles, ils restaient : chaque numéro était reçu comme une hostie imprimée.
💀 Le Crépuscule et la Cendre (1992–2001)
Puis vint la dernière période — celle de la réédition concaténée, imprimée sur papier transparent, lisible uniquement à la lumière de la honte.
Les presses furent installées dans les sous-sols de Prszmisl : 130 niveaux troglodytiques résonnaient de ronflements typographiques jusqu’à l’incendie final.
Lorsque tout brûla, le dernier tirage fut sauvé, dit-on, par un serfideur borgne nommé Zinéaszt, qui récita la table des matières par cœur avant de disparaître dans la fumée.
Elles aiment à dire, en levant leur verre :
« La Revue Militaire de v.n.a.t.r.c.? ne servait à rien.
C’est pourquoi elle fut parfaite. »
Une revue où l’on confondait stratégie et esthétique,
discipline et extase,
et où chaque article était un champ de bataille d’idées, signé dans le sang… ou la bière.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
