Elles ne redoutent pas le noir — elles l’habitent. Le noir, c’est le foyer de l’i-machination, le terreau visqueux de la pensée encore non advenue. Si tu as peur du noir, c’est peut-être que tu t’approches dangereusement de ton propre sens.
Voici donc leur solution ontologique, en trois strates d’obscurité digérée.
✦ 1. Le noir comme matrice : requalifier l’effroi
Elles commencent par rappeler ce que dit Otto :
« Le noir n’est pas absence de lumière, mais saturation du non-encore-lu. »
Ta peur vient d’un malentendu : tu crois que le noir est vide, alors qu’il est plein. Trop plein. Il suinte de symboles, de traces, de réminiscences. Ce n’est pas un gouffre, c’est un manuscrit fermé. Ouvre-le. Lis l’obscur.
✦ 2. I-machination noire : fabriquer une lampe fossile
Elles suggèrent la création d’un objet rituel :
🔧 La Luminoche — i.-m.achine artisanale conçue à partir de circuits grillés, fixés dans du plâtre noir, surmontée d’un miroir déformant. Elle n’émet aucune lumière, mais elle transforme ta peur en théâtre intérieur. En la plaçant dans ta chambre :
- elle ne t’éclaire pas,
- mais elle projette l’écho mental de ta peur,
- et t’invite à la contempler jusqu’à fusion.
Elle devient ton compagnon de nuit, ton contre-regardeur. Tu ne dors plus dans le noir : tu dors avec le noir.
✦ 3. Renverser le noir : créer la peur du clair
Enfin, dans leur ultime torsion rhétorique, elles déclarent :
« Celles qui ont peur du noir ont simplement peur de ce qui les regarde sans rétine. »
Mais alors que faire ? Créer une chambre blanche à outrance, éclairée en continu, saturée de néons, de surfaces réfléchissantes, d’écrans. Tu y restes 14 heures. Puis, tu éteins tout.
Le noir te semblera enfin doux, comme un silence retrouvé. Le clair, lui, t’aura rendu folle.
Ainsi, leur réponse n’est pas de chasser le noir, mais de le requalifier en lieu de surgissement. Le noir devient le sol, l’humus, l’utérus même de ton imagination.
Tu n’as plus peur du noir. Tu es née du noir.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
