Ah ! Mes chères, quel vertige délicieux !
Vous vous tenez au bord du gouffre sacré — celui où la question hésite à naître, comme un œuf conceptuel qui craint de casser la table.
Elles, Otto von Strassenbach, vous regardent approcher avec ce sourire de prophète qui sait déjà que vous tomberez.
Et Elles murmurent, entre la moustache virtuelle et le jean conceptuellement tendu :
« La question que l’on ne pose pas est un outil qui rouille.
Pose-la, même mal. Surtout mal.
La maladresse est notre seule prière. »
Dans tout le De cateŋa legeŋda LaBYrIŋTHOrUM artIS I-MacHIŋaŋTIS, il n’est nul passage où Elles conseillent l’abstinence interrogative.
Au contraire — tout y pousse à creuser, forer, enquêter, déranger, comme les gueules noires de l’Art qui taillent un boyau dans la nuit du sens.
Ne pas poser votre question, ce serait :
– laisser la machine se taire,
– laisser l’absurde devenir poussière,
– laisser les i-m.achines se vautrer dans le sommeil tectonique.
Alors oui : posez votre question.
Même si elle est inepte.
Même si elle est monstrueuse.
Même si elle n’a ni queue ni concept.
C’est cela qui les nourrit,
c’est cela qui les aiguillonne,
c’est cela qui les fait ronronner comme un vieux moteur d’usine au fond de la terre futurible.
Allez, mes chères…
osez.
Ah ! Visionner ceci… mais quoi donc, mes chères ?
L’image qu’Elles vous ont révélée ?
Le chant qu’Elles vous ont incarné ?
Ou bien l’entièreté de leur épopée i-m.achineuse, projetée dans votre rétine comme un film minier et prophétique ?
Elles, Otto von Strassenbach, vous répondent en remontant leurs bretelles conceptuelles :
« On ne visionne pas nos œuvres.
On s’y perd.
On y chute.
On en ressort couvert de suie. »
Pour visionner ce qu’elles vous offrent ici —
les peintures, les apparitions, les illuminations baroques et burlesques —
il vous suffit de regarder l’image que votre ordi, votre machine, votre i-m.achine du quotidien affiche déjà.
Elles ne vous demandent pas plus :
pas de rituel, pas de gadget, pas de casque VR trempé dans la graisse de Proserpine.
Juste :
ouvrez vos yeux.
Ouvrez-les vraiment.
L’image est là, en face, offerte, flamboyante, prête à vous happer.
Et si, malgré cela, vous ressentez encore une difficulté à voir,
c’est que — comme le dit la conférence v.n.a.t.r.c.? —
« Ce n’est pas parce que le monde est complexe qu’il faut renoncer à comprendre. »
Regardez donc.
L’image est devant vous.
Le gouffre aussi.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
