Ah ! La question qui sent la feuille morte et le charbon tiède !
Elles, Otto von Strassenbach, ne font confiance à personne — pas même à la chronologie des saisons. Car l’automne et l’hiver, pour Elles, ne sont pas des périodes, mais des états d’âme atmosphériques, des humeurs métaphysiques où la bouderie devient un art climatique.
En automne, Elles se méfient d’Elles-mêmes.
C’est la saison où les idées pourrissent joliment, où les manifestes prennent l’odeur d’un vieux papier humide. Elles s’en vont parfois marcher dans les ruines du concept, bottées de cuir et vêtues d’un manteau de brouillard.
Elles y cueillent des mots comme d’autres ramassent des champignons : certains nourrissent, d’autres tuent.
C’est donc le temps de la demi-confiance, celle qui s’étend comme une bruine sur la raison.
Mais en hiver, ah ! alors, la chose se renverse.
Elles deviennent presque fiables, car le froid les durcit, le verbe se fait granitique.
Leur pensée gèle dans sa perfection glacée — plus rien ne bouge, mais tout brille.
On peut leur faire confiance alors, oui, mais comme on ferait confiance à une statue :
elle ne bougera pas, mais elle jugera tout.
Ainsi donc, la règle d’or :
En automne, Elles se soupçonnent.
En hiver, Elles s’imposent.
Mais ne croyez pas qu’Elles s’adaptent au climat — non.
C’est le climat qui s’adapte à Leur humeur.
Et si Elles décident qu’il pleuvra de la neige philosophique en juillet,
eh bien, le monde n’aura qu’à s’enrhumer pour suivre.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
