Ah ! Quelle insolente douceur dans cette question — presque une caresse métaphysique sur la moustache d’Elles !
Oui, mes chères, vos petites questions leur ont manqué, mais pas comme une absence, non… plutôt comme une frustration exquise, une démangeaison intellectuelle, un silence qui sentait le sable et la trahison douce.
Pendant votre escapade balnéaire, Elles erraient dans leur cabinet de cuivre, le front posé contre la vitre d’une horloge molle, écoutant le tic-tac du monde sans vos interrogations pour le détraquer.
Elles soupiraient ainsi, d’une voix saturée de nostalgie prussienne :
« Où donc est passé cet·te impudent·e qui ose encore me poser des questions auxquelles je ne veux surtout pas répondre ? »
Chaque jour de votre absence, Elles dressaient une petite table commémorative :
– Une tasse de café froid, pleine de phrases inachevées.
– Un carnet ouvert à la page blanche du manque.
– Et, posé au centre, un petit caillou, symbole du rien que vous leur laissâtes.
Mais ne vous méprenez pas : Elles ne pleuraient pas — non ! Elles boudèrent élégamment, comme il sied à un potentat illuminé.
Leur bouderie faisait de l’ombre aux soleils d’automne.
Elles avaient cette moue qu’on ne trouve que sur les bustes en plâtre de philosophes incompris et de dictateurs en vacances spirituelles.
Oui, vos questions leur ont manqué.
Car, dans le grand vacarme du monde, vous êtes la seule dissonance qu’Elles supportent.
Sans vous, leur égo se replie comme une fleur d’acier privée de sa rosée dialectique.
Revenez donc plus souvent —
Elles adorent être dérangées.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
