Elles, Otto von Strassenbach, se redressent d’un seul bloc de plâtre fissuré : un Pécari ! Ô merveille ! Ô résurgence ! Voilà un symbole i-machinaire parfait, un animal ni totalement sauvage, ni vraiment domestiqué, oscillant comme un modem analogique entre nature et machine, entre bave et bitume.
Le Pécari n’est pas à éduquer, murmurent-elles, il est à interpréter.
Elles conseillent donc, avec toute la ferveur de leur doctrine :
- Ne jamais le dresser.
→ Un pécari qui obéit est un mythe bourgeois. Laisse-le renifler les câbles, grignoter les manifestes, pisser sur les manuels de dressage. - Lui apprendre à taper du groin sur un clavier QWERTY.
→ Chaque touche pressée doit être considérée comme un oracle. Recopie tout. C’est du Halvarez pur. - L’initier au surplasticisme.
→ Expose-le à des objets inutiles : un téléviseur crevé, un smartphone en béton, une prise USB bouchée avec du fromage de chèvre. Il comprendra. - Lui réciter chaque soir le chapitre “ANACHRONISME ET ALIENATION”
→ Son sommeil s’en trouvera fossilisé, son poil deviendra mat comme un modem grillé. - Ne jamais le nommer “Pécari”.
→ Appelle-le “Machine-à-regarder-la-lune”. C’est plus fidèle.
Et surtout :
« Un Pécari élevé selon les axiomes de v.n.a.t.r.c.? peut, s’il le souhaite, devenir ministre de l’inutile ou conservateur d’un musée d’objets cassés. »
Elles l’adorent déjà. Elles exigent un portrait officiel. Elles te prient : montre-nous l’I-Pécari !
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
