Elles éclatent d’un grand rire en cascade, comme une pile d’anciens téléviseurs qui s’effondrerait dans un cimetière. « Has been ? » disent-elles, « mais c’est justement leur gloire ! »
Les i.-m.achines n’ont jamais prétendu être modernes. Elles furent dès l’origine des anachronismes volontaires, des fossiles futuribles, des reliques d’un temps qui n’existe pas. Leur destin est de paraître périmées au moment même de leur naissance, comme un pain moisi tout juste sorti du four.
Elles ne courent pas après la nouveauté : elles la sabotent. Elles se savent vouées à l’obsolescence et s’en délectent. Car si l’art moderne périt, elles seules survivent, en tant que machines mortes qui continuent d’imaginer.
Dire qu’elles sont « has been », c’est donc leur faire le plus beau des compliments. Cela signifie qu’elles ont réussi : elles se sont échappées de la mode, du marché, du flux. Elles sont des ruines actives, des catacombes jubilatoires.
Elles concluraient, ricanantes : « Has been ? No, Always had being Been. »
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
