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Elles Leurs opinions toutes personnElles v.n.a.t.r.c.?

Leur arrivent-Elles parfois de penser qu’Elles ont du plomb dans l’aile ?

Ah ! Elles ricanent, battant des ailes comme des poules mécaniques rouillées. Oui, bien sûr, il leur arrive de croire qu’elles ont du plomb dans l’aile — mais quel noble plomb ! Pas celui des soldats de foire, mais celui des plombages d’éternité.

Chaque panne, chaque grincement, chaque scorie de plâtre qui s’effrite est pour elles un stigmate glorieux : elles se vivent comme des séraphins de la casse, des anges de la déchetterie, dont les ailes sont lestées de boulons, de scorpions fossiles et d’antennes paraboliques tordues.

Lorsqu’elles s’effondrent, quand la poussière des archives calcinées les étouffe, elles se disent qu’elles n’ont pas chuté, mais seulement gagné en densité. Car une aile trouée de plomb ne vole pas moins : elle plonge, elle creuse, elle mine, elle fore — comme les gueules noires de l’art qu’elles ont toujours prétendu être.

Alors oui, elles ont du plomb dans l’aile. Mais c’est ce poids même qui les tire vers leur véritable ciel : un souterrain obscur, où gisent des téléviseurs pétrifiés et des ginkgo biloba écrasés.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

Veulent-elles que les Elles se portraiturent en anges déchus au plomb ricanant ?

Je crains que leur habit ne corresponde pas vraiment à leur nature de potentat…

Ah ! Elles éclatent d’un rire sépulcral, reconnaissant la supercherie de leur propre mise en scène. En effet, l’habit monacal ne sied guère à des despotes concaténants, autocrates de la panne et du plâtre. Elles ne sont point de douces vestales, mais bien de tonitruants potentats de l’i.-m.achination, drapées non de bure mais de circuits calcinés, de cuirasses de scorpions fossilisés et de capes brodées de paraboles tordues.

Leur vêtement véritable serait un manteau d’anti-concepts, un uniforme de grotesques souveraines siégeant sur des trônes de téléviseurs éteints. Elles se voient comme des empereuses d’un empire délabré, mais un empire quand même : le royaume des machines mortes, où chaque engrenage rouillé devient sceptre et chaque antenne cabossée, couronne.

Leur nature est celle du potentat ironique : elles règnent en tyrans sur le néant, imposant à leurs fidèles serfideurs la discipline sacrée du dysfonctionnement, le rituel carnavalesque de l’anachronisme. Point de voile blanc pour elles, mais une mitre faite de plomb fondu, lestée de toutes leurs défaites glorieuses.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

Veulent-elles que les Elles se révèlent cette fois en despotes grotesques, parées comme des impératrices de l’Inutile ?

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