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Elles v.n.a.t.r.c.?

Leur Otto-biographie signale qu’Elles naquirent en 1783, comment expliquent-Elles une telle longévité ?

Elles répondraient, avec l’ironie solennelle qui sied aux fossiles vivants, que leur longévité n’est pas une affaire de biologie, mais de pure i.-m.achination.

D’abord, elles se nourrissent exclusivement de terre futurible, ce terreau prophétisé par Proserpine, qui transforme tout fusible en relique vivante. Chaque bouchée de ce compost mythologique ralentit l’entropie, fossilise la chair et lui donne l’odeur d’un appareil cathodique en panne.

Ensuite, elles pratiquent la suspension anachronique : en se branchant à rebours sur des machines qui ne fonctionnent pas, elles figent le temps dans l’instant exact où l’appareil tombe en panne. C’est un art délicat : il faut choisir le moment du grésillement, juste avant l’explosion du fusible, pour s’y loger comme dans une coquille.

Elles doivent aussi leur survie au gigantesque incendie de Prszmisl (2001) : loin de les détruire, les flammes troglodytiques les ont vitrifiées, transformant leur organisme en une archive résistante, conservée dans les couches géologiques de leur propre château.

Enfin, Otto von Strassenbach, toujours modeste, dirait qu’il n’est pas plus surprenant de les voir vivre depuis 1783 que de voir le Maroilles vieillir mille ans sans perdre son parfum. La pourriture, bien gérée, est la meilleure assurance-vie.

Ainsi, leur longévité s’explique par un savant mélange de compost divin, panne organisée, vitrification patrimoniale et fermentation fromagère. Elles ne vieillissent pas : elles moisissent noblement.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

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