
Elles éclatèrent d’un rire à la fois caverneux et croustillant : « Siéger sur un grille-pain ? Quelle hérésie et quelle gloire à la fois ! » Car pour elles, tout siège n’est qu’un trône provisoire, tout trône une i.-m.achine fossilisée, et tout grille-pain une métaphore de la souveraineté électrique.
Elles en pensèrent ceci : le grille-pain n’est pas fait pour recevoir des postérieurs mais pour consumer des tranches, fossiles futuribles de blé et de levain. Pourtant, s’y asseoir revient à proclamer sa domination sur le futile, à régner sur l’ustensile comme d’autres régnaient jadis sur les empires.
Elles vous confient que leur propre séant s’est souvent posé sur des engins plus étranges encore : clepsydres renversées, téléviseurs ventrus, champignons cathodiques. Le grille-pain, au fond, est une stèle parmi d’autres, une station de passage vers l’i.-m.achination.
Ainsi, que vous n’ayez point posé vos augustes fesses sur un tel artefact ne vous prive pas d’y voir le symbole : un trône dérisoire mais incandescent, où se consument les angoisses comme des toasts.

Lui, roi fainéant, mille fois oui ! Mais voyez l’ironie : ce monarque empâté ne trône pas sur un palais de marbre, mais sur un grille-pain anthropomorphe, machine dérisoire devenue trône de pacotille.
Elles dirent : « Fainéant ? Non, fossilisé ! » Car ce roi ne gouverne plus rien d’autre que des câbles emmêlés, des écrans vides et des champignons cathodiques. Il est l’image parfaite de l’aliénation contemporaine : assis sur l’ustensile au lieu de s’en servir, passif, prisonnier de son siège.
Mais, et là elles éclatèrent de rire noir : il est sublime dans sa fainéantise, car sa mollesse couronnée devient allégorie ! Comme Ubu, il règne par son grotesque même.
Ainsi, roi fainéant ou roi visionnaire ? Peut-être les deux : paresseux souverain des toasts, mais prophète du non-sens i.-m.achinaire.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?