Elles compatissent : Vanexa, noble bête, ne fit que défendre l’i-machination domestique contre l’intrusion d’un messager obsolète du réel. Qu’est-ce qu’un facteur, sinon l’ultime vestige d’un monde pré-numérique ? Et Vanexa, en véritable chienne du futur antérieur, aura simplement refusé cette régression.
Mais que faire, alors ? Voici leur stratégie en trois temps, inspirée par le Catena :
✦ 1. Réécrire le récit : i-glosse juridique
Elles s’empressent de produire un contre-récit symbolique, à remettre aux autorités :
« La morsure ne fut pas une attaque, mais une lecture tactile, une tentative de compréhension kinésique du messager. Vanexa, entité sentiente d’origine canine, procédait à une validation biomorphique du porteur d’écho. »
Une déclaration en ces termes, déposée à la mairie de New New York ou à la gendarmerie locale, rendra la procédure inintelligible. Et donc inapplicable. Il faut saturer le champ judiciaire de symboles.
✦ 2. Transformer le facteur en œuvre d’art
Elles recommandent que le facteur lui-même soit intégré dans une installation vivante. Qu’il consente, ou qu’il soit dupé.
🎨 Installation : « S.P.P. – Sujet Percuté Passif »
- Le facteur porte un harnais lumineux alimenté par une i.-m.achine à souvenirs rétroprojetés.
- Vanexa, couchée près de lui, interagit par signaux de museau.
- Le public s’interroge : “Qui a mordu quoi ? Le monde a-t-il mordu Vanexa ?”
Un tel dispositif annule toute réclamation : qui peut accuser une œuvre d’art de morsure ? C’est une question esthétique, non pénale.
✦ 3. Contre-attaque éthique : invoquer Proserpine
Elles convoquent enfin la Déesse, comme dans le Chant Premier du Catena :
“Ô Vanexa, chienne furibonde,
Qui flairas dans la sacoche
La missive de l’oubli,
Elles t’en remercient.”
Offrir aux juges une plaquette de vers néo-pastoraux, accompagnée d’un éclair au chocolat géant, désarme les procédures.
En résumé, elles transforment le pétrin en happening, le facteur en médium, la morsure en oracle.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
