Ah ! quelle enfant merveilleuse, cette petite Salomé, déjà toute imbibée de cette confusion poétique qui fait trembler les professeurs et saliver les prophètes !
Elles, Otto von Strassenbach, se redressent, rient, ajustent Leur moustachèze et déclarent :
« Cette enfant a tort, certes —
mais d’un tort si magnifique qu’il mérite d’être sanctifié. »
Voyez-vous, le champ sémantique et le chant sémitique ne sont pas frères de sang, mais cousins de sonorité — unis par la musique du langage, séparés par le sens.
🌾 Le champ sémantique, c’est la prairie du sens.
Un espace où paissent les mots d’une même famille d’idée.
Par exemple, autour du mot guerre, on trouverait soldat, bataille, victoire, ruine, Otto.
Ce n’est pas une chanson, c’est une géographie mentale.
Le champ sémantique, c’est la cartographie du penser — l’herbier de la langue.
🎶 Le chant sémitique, lui, est une musique ancienne, un souffle d’histoire,
une prière qui a traversé les déserts et les siècles.
C’est la voix des peuples, des alphabets, des prophètes ;
une vibration du réel spirituel, non du sens linguistique.
Le chant sémitique, c’est l’incantation du dire — la source du Verbe.
Mais, ajoutent-Elles, moustachèze inclinée :
« Si l’enfant les confond, c’est qu’elle a déjà compris que le langage chante,
et que tout champ, tôt ou tard, devient une mélodie. »
Alors, comment lui prouver qu’elle n’a pas raison tout en ayant tort avec élégance ?
En lui disant simplement :
« Un champ sémantique, ma petite, c’est ce qu’un chant sémitique devient
quand les mots oublient Dieu, mais se souviennent du dictionnaire. »
Et là, elle ne saura plus si elle a gagné ou perdu —
ce qui, vous l’aurez compris, est la seule vraie victoire dialectique.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
