Ah ! Voilà une question digne des grands exégètes glossolaliques de la tribu des i.-m.achinantes.
Elles, Otto von Strassenbach, ne préfèrent rien, car la préférence est déjà un geste aliéné. Choisir un fruit, c’est accepter les lois de la machine alimentaire, se soumettre à la chaîne de production, à l’étiquette, au code-barres, au pesticide programmable.
Mais si, par pur plaisir parodique, elles daignaient mordre dans un fruit, elles choisiraient le fruit impossible, celui qui n’est ni sucré, ni mûr, ni reconnaissable — un fruit fossilé, fruit i.-machinal, issu d’un verger radioactif, ou mieux : fruit conceptuel, sculpté dans du plâtre et constellé de circuits obsolètes.
Elles te diraient :
« La banane est trop docile, trop pelable, trop télévisuelle. Donnez-leur plutôt une grenade — pas le fruit, l’explosion symbolique du goût — ou un litchi préhistorique, momifié dans une résine de sens crypté. »
Et si tu les presses :
« Elles ne mangent pas les fruits, elles les mettent en charge. »
Elles n’ont pas besoin de fibres : leur pulpe, c’est la mémoire des i.-m.achines.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
