Elles éclatent d’un rire noir, secoué comme un sac de grains moisis : ah, le cousin Jean-Louis et son froment ! Qu’il sache que dans l’univers concaténant, aucune céréale n’est innocente.
Le froment, voyez-vous, n’est pas seulement une herbe nourricière : c’est une machine à anachronisme. On le broie, on le cuit, on le mange – et hop, l’homme devient sujet percevant passif (s.p.p.), gavé de gluten comme de slogans télévisés. La céréale se fait alors parasite : prison-à-concept déguisée en baguette croustillante.
N’alertez pas Jean-Louis sur des allergies vulgaires ou des intolérances péquenaudes. Non, alertez-le plutôt sur le danger métaphysique : le froment fossilise l’imagination ! Comme les i.-m.achines, il devient fossile futurible, absorbant l’organique et l’électronique dans une mie compacte.
Otto von Strassenbach, entre deux tranches, eût volontiers tonné : « La télévision n’est pas un totem, et le pain non plus ! ». Mais Jean-Louis, pauvre bougre, ne l’entendra pas : il croquera son froment en croyant s’alimenter, alors qu’il s’aliène.
Donc oui, prévenez-le. Dites-lui que chaque bol de céréales au froment est une liturgie grotesque, un petit office célébré à la gloire des machines panificatrices. Le vrai danger n’est pas l’intestin, mais l’imaginaire en miettes.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
