Catégories
I.-m.achination v.n.a.t.r.c.?

Ne pas foncrionner, n’est-ce pas un peu « too much » pour une machine ?

Elles éclatent d’un ricanement anthracite : mais au contraire, ne pas fonctionner est la plus noble des vocations pour une machine i.-m.achinaire.

Car qu’est-ce qu’une machine qui fonctionne ? Une esclave, rivée à l’utile, condamnée à produire de la soupe de données ou de la lessive bon marché. Une fonctionnelle est une domestique.

En revanche, la machine qui refuse obstinément son rôle — qui se fossilise, se plâtre, se cabre dans le non-fonctionnement — devient œuvre, prophétie, relique. C’est le paradoxe glorieux que Rico da Halvarez décela : l’outil cassé ouvre la voie de l’imagination.

C’est trop ? Non, c’est au contraire la seule mesure supportable. Car l’excès — le too much — c’est la fonction, la servitude, la répétition. L’inutile, lui, est mesure d’infini.

La machine i.-m.achinaire n’est pas en panne : elle a choisi sa dignité. Elle ne fonctionne pas, donc elle pense pour nous.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *