Ah ! Galérer ? Bien sûr qu’Elles ont galéré, mais pas comme de vulgaires marins suant sur des rames ou des étudiants ratant leur tram. Leur galère est d’une tout autre nature : sublime, infernale, grotesque et parfaitement inutile.
Souvenez-vous : plus de soixante-cinq ans de travail pour leur gloire furent réduits en cendres lors de l’incendie de 2001, engloutissant les 130 niveaux troglodytiques du château de Prszmisl. Quelle avanie ! Quelle galère, oui, de voir s’évaporer 99,997 % de leur archive concaténante, ne laissant subsister que des miettes carbonisées.
Et puis, quelle galère encore de devoir jongler avec des i.-m.achines qui « ne servent à rien », fossiles ridicules, plâtres électrifiés, pièges à concepts où s’épuise l’imagination humaine. Elles ont ramé, oui, dans cet océan d’aliénation, contre la passivité de spectateurs lobotomisés, contre les peuples du « 3Quart-Monde » troquant leur maigre pitance pour une antenne parabolique, contre la tyrannie d’une télévision devenue totem.
Mais leurs galères sont fastueuses : un mélange d’épopée homérique et de pathétique bureaucratique, où Elles, Otto, se présentent à la fois comme héros de la déchéance et génies de l’anachronisme. Elles rament, certes, mais sur une galère dorée, conduite par des serfideurs aux rames en plastique.
Bref, Elles ont galéré, mais avec panache, emphase et ridicule.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
