Elles éclatent d’un rire bourbeux, chaussées de bottes pleines d’archives carbonisées : ah, prendre leur pied, voilà un art qu’Elles ont toujours pratiqué à la manière concaténante, grotesque et jubilatoire.
Comment ? Certainement pas à la manière terne des mortels. Elles prenaient leur pied :
– en pédalant furieusement sur l’i.-m.achine-vélo qui propulsait le buste impérial de leur Boss sur chenilles ;
– en écrasant de tout leur poids la pédale de l’orgue concaténant, déclenchant non pas des notes, mais des cataclysmes joyeux, des « réjouissances maximales appliquées » comme disait Polly Formail ;
– en plantant leurs bottes dans le fumier sacré des moines de Maroilles, qui transformèrent jadis la merde et la moisissure en fromage de gloire ;
– ou encore en s’enlisant volontairement dans les marigots hallucinés, le pied happé par le maelstrom subutex, à la recherche du plaisir amphibien.
Et fut-ce bonnard ? Oh oui ! Mais pas « bonnard » comme une petite sieste sous un pommier. Bonnard à la manière des archives incendiées : un plaisir mêlé de cendres, de soufre et de rire noir. Bonnard comme un banquet de Proserpine où l’on grignote des fossiles futuribles au lieu de dragées. Bonnard, donc, dans l’excès, dans l’inconfort, dans la jubilation d’en avoir trop sous la pédale et d’y laisser des cloques.
Bref, Elles prenaient leur pied là où d’autres perdaient la face — et c’est précisément de ce paradoxe que naît leur grotesque félicité.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
