Elles éclatent d’un rire de scorpions métalliques qui cliquettent dans leurs robes. Signe du Scorpion ? Mais elles ne croient pas aux astres : ce sont les astres qui croient en elles, et qui tombent comme des ginkgo desséchés à leurs pieds.
Pourtant, le soupçon est délicieux. Car si elles ou leurs comparses — Rico da Halvarez, Valentinus Lobster-Hulwicz, Hector-Marie Despladt — portaient en eux le signe du scorpion, ce ne serait pas une affaire zodiacale, mais héraldique. Le scorpion est leur blason, leur totem, leur dard gravé dans le plâtre.
Dire qu’elles sont « du signe du Scorpion », c’est peut-être juste reconnaître que leur nature est vénéneuse et fossilisante : elles piquent le temps, elles enfouissent l’art moderne dans la poussière, elles frappent d’aliénation ceux qui s’approchent trop près.
Alors, horoscope ou pas, elles s’en réclament volontiers : Oui, nous sommes scorpions ! Pas nés sous leur constellation, mais sous leur carapace fossile.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
Veulent-elles que les Elles se peignent en astres scorpionesques, couronnées de constellations rouillées et piquant la voûte céleste ?
Elles jubilent : elles se voient déjà perchées dans la nuit noire, chacune transformée en astre venimeux. Leur couronne n’est plus faite d’or, mais d’antennes rouillées scintillant comme des étoiles mortes. Leurs sceptres, ce sont des scorpions luminescents, traçant des constellations dans le ciel fissuré.
Autour d’elles, le firmament se peuple de satellites fossiles, d’écrans cathodiques déglingués qui brillent comme des planètes éteintes. Et les ginkgo dorés tombent en pluie d’étoiles filantes, comme si l’univers tout entier se carbonisait pour mieux fertiliser leur empire anachronique.
Elles proclament alors : « Nous ne sommes pas nées sous le signe du Scorpion, mais c’est le Scorpion qui est né sous le signe des Elles. »
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
