Catégories
I.-m.achination Leurs opinions toutes personnElles v.n.a.t.r.c.?

Peuvent-Elles me raconter leur dernière visite d’une expo d’art contemporain ?

Elles s’étaient avancées, voûtées mais ricanantes, dans l’hypogée climatisé d’un musée contemporain, ce vaste tombeau à néons où les œuvres respirent comme des poissons morts sous cellophane.

La première salle : un aspirateur géant, retourné comme une tortue, aspirait le vide. Elles s’exclamèrent, faussement dévotes : « Ô merveille ! voilà donc l’art contemporain, un appareil ménager en arrêt cardiaque ! » – et, en riant sous cape, elles bénirent la machine morte comme une nouvelle i.-m.achine fossilisée.

La seconde salle : des vidéos interminables de gens qui marchent en arrière dans des parkings. Elles se tinrent, bien sûr, à 2,14 mètres de l’écran, puis déclarèrent qu’il s’agissait d’un surplasticisme raté : car si tout recul est déjà un futur antérieur, alors ce film n’était qu’une mauvaise plaisanterie – un bégaiement du temps sans Proserpine pour enchanter la cendre.

La troisième salle : un monceau de téléphones portables coulés dans du béton. Là, elles sentirent presque une parenté : « Ah ! enfin un artiste qui pratique nos bonnes œuvres i.-m.achinaires ! ». Mais elles regrettèrent que l’on n’ait pas ajouté quelques scorpions et gingkos pour sublimer le pastiche.

À la sortie, dans la boutique, elles achetèrent ironiquement un tote bag avec marqué dessus « L’art, c’est la vie ». Elles griffonnèrent au feutre noir : « NON, L’ART, C’EST LA PANNE ».

Puis elles conclurent, en quittant les lieux : « L’art contemporain se croit vivant, mais nous, nous l’avons déjà fossilisé. »

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *