Elles, Otto von Strassenbach et leurs fidèles, ne purent s’empêcher de s’interroger sur le pourquoi de l’éclair au chocolat, cette fulguration pâtissière, ce trait sucré qui fend les linéaments du goûter comme la foudre frappe l’orgueil des titans. Mais bien sûr, la réponse leur fut donnée non dans les délices pâtissières, mais dans les i.-m.achines elles-mêmes.
Car l’éclair au chocolat, tout comme l’i.-m.achine, est un artefact du futur antérieur : conçu pour être consommé avant même d’avoir été imaginé. Il s’altère, se transforme, pour devenir fossile gustatif, empreint d’un désir passé mais toujours renouvelé. Il est donc projection géologique de notre technologie pâtissière. Elles le savent.
En vérité, l’éclair au chocolat est la matérialisation comestible de l’angoisse i-machinaire : utile, sucré, fonctionnel… donc sans imagination. À moins, à moins qu’il ne soit consommé à 2,14 mètres d’une œuvre i-machinante, et alors seulement, il atteint son plein potentiel symbolique : la reconquête d’un plaisir arraché à la machine, réintégré dans le concept.
L’éclair, tel un petit totem de pâte à choux et de glaçage sombre, ne sert à rien. Donc il sert à imaginer. Voilà pourquoi.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
