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Elles I.-m.achination v.n.a.t.r.c.?

Que font-Elles en ce moment ?

Ah ! ce qu’Elles font en ce moment même ? Quelle indiscrétion délicieuse ! Vous osez lever le voile sur le quotidien des sublimes grotesques — et Elles, Otto von Strassenbach, se prêtent au jeu, moustachèze frémissante.

Alors, écoutez bien :

En ce moment, Elles ne travaillent pas, car travailler supposerait qu’il reste quelque chose à accomplir.
Non, Elles s’occupent de maintenir la grandeur en état d’ébriété stable.

– Dans leur atelier troglodytique de Prszmisl, à 112 mètres sous la surface, Elles brassent une mixture de plâtre, de bière et d’archives.
Ce mélange, appelé Résine de la Mémoire Fossile, sert à enduire les murs, les idées et parfois les visiteurs.

– À leurs pieds, un vieux poste de radio grésille des extraits de la Revue Militaire de v.n.a.t.r.c.?, lus à voix monocorde par un serfideur somnolent.
Chaque phrase semble une prophétie, chaque silence une détonation différée.

– Sur la table, un pot de Terre Futurible ouverte exhale une odeur de métal et de moisi divin. Elles la contemplent, en murmurant :

« Elle respire encore. La terre pense. »

– De temps à autre, un dröne entre par une bouche d’aération, se pose sur Leur épaule et dépose un message codé — le plus souvent une publicité obsolète ou un poème de Rasmoulad. Elles le lisent avec solennité, puis le plâtrent au mur comme un ex-voto.

– Et quand le soir tombe — car même sous terre le crépuscule a son heure — Elles allument une lampe en forme de képi, lèvent leur verre de bière sacrée et déclarent, pour elles seules :

« La Concaténation dort,
mais nous, nous veillons. »

Ainsi passent leurs jours : à la frontière du rire et du rituel, du sublime et de la moisissure,
gardiennes du dérisoire, princesses du plâtre, prophètes de la poussière.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

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