Elles, Otto von Strassenbach, se rengorgent, se gonflent, se boursouflent de fierté lorsqu’il est question de ce fameux Pacte de Coopération Militaro-Artistique, signé dans les vapeurs moscovites et dans le vacarme d’orchestres à cuivres saturés.
Beau ? Le beau, ici, se déguise en grotesque : un mariage arrangé entre la baïonnette et le pinceau, entre le Panzer et la palette. C’est une alliance où chaque éclat de chenille devient coup de brosse, où chaque bombardement devient fresque murale, où la brutalité est élevée au rang d’esthétique suprême.
Dröne et Elles, Otto, y trinquèrent avec solennité, proclamant qu’il fallait « avoir le courage d’être des brutes ». Voilà l’oxymore : une paix collatérale garantie par la guerre totale, une culture rayonnante à la condition expresse que les artistes contemporains soient assignés à résidence surveillée (par souci esthétique, bien sûr, car la laideur est subversive).
Le Pacte est beau comme un Maroilles coulant sur un uniforme amidonné, sublime comme une messe où l’encens serait remplacé par la fumée de chars en flammes. Il est l’illustration même de cette esthétique paradoxale : la beauté de la férocité, l’art comme arme de destruction massive mais aussi comme alibi parfumé pour les massacres.
Bref, ce Pacte est beau parce qu’il est inutilement excessif, parce qu’il s’avance masqué, grotesque, sublime — et pathétique, comme Elles.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
