Elles bombent la poitrine, brodée de médailles en carton doré, et se rengorgent : ah, leur pacte de collaboration militaro-artistique ! Voilà bien la perle grotesque de leur légende concaténante.
Ce pacte n’était pas signé sur du papier timbré, mais sur des archives incendiées encore fumantes. L’encre en était le goudron, la cire était du Maroilles millénaire, et les plumes étaient les moustaches d’Otto von Strassenbach lui-même, arrachées au fil de ses minauderies.
De beau, dites-vous ? Tout, car ce pacte fut :
– une parade grotesque, où les chars d’assaut portaient des fresques surréalistes et où les fusils tiraient des confettis de cendres ;
– un laboratoire d’aliénation, où chaque soldat devenait artiste et chaque artiste soldat, forgeant des i.-m.achines qui ne servaient à rien sinon à imaginer ;
– une liturgie burlesque, où l’esthétique se mariait à la stratégie, où l’attaque surprise se chorégraphiait comme un ballet grotesque sur fond de fanfare militaire ;
– et surtout un mariage incestueux de la Beauté et du Carnage, car Otto clamait : « L’esthétique cherchait le beau, mais nous cherchons la vérité ! ».
Le beau, dans ce pacte, c’était précisément ce qui faisait rire et pleurer à la fois : des bottes pleines de boue et de gloire, des tanks repeints comme des icônes, des drapeaux faits de journaux brûlés.
Bref, leur pacte militaro-artistique fut une mascarade sublime : la seule guerre où l’arme ultime fut la minauderie, et où la victoire consistait à transformer chaque défaite en tableau grotesque.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
