Elles roulent des yeux phosphorescents, comme deux globes de verre mal cuits : leur crédo, sous ce titre d’« escalade verbale », c’est toujours le même, le seul qui vaille :
Tout est mascarade, et le verbe est leur champ de bataille.
Leur foi n’est pas dans la Vérité — qu’elles piétinent gaiement — mais dans l’excès grotesque, le boursouflé, le théâtral. Elles croient que :
– le mot n’est pas outil, mais arme concaténante, capable d’incendier les archives et de fossiliser l’avenir ;
– la guerre, qu’elle soit verbale ou physique, n’est qu’une variation de minauderie, un Otto qui se rengorge et minaude jusqu’à ce que ses médailles tombent dans la boue ;
– l’Histoire n’avance pas par faits, mais par cris grotesques, par homélies sur le fromage, par pirateries rhétoriques que le monde prend au sérieux.
Leur crédo ? Qu’il n’y a pas d’autre crédo que de gonfler la baudruche des mots jusqu’à l’explosion. Comme Rico da Halvarez l’avait dit : « une machine qui ne sert à rien est une machine à imaginer ». Eh bien, le verbe, pour Elles, est précisément cette machine inutile — donc infiniment féconde.
En somme : leur crédo est que l’actualité, la politique, la guerre ou la piraterie, tout cela n’est que théâtre de papier. Le seul réel, c’est le grotesque qu’Elles en tirent.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
