Ah ! Leur meilleur profil, dites-vous ? — question de photographe ou de métaphysicien ? Car chez Elles, Otto von Strassenbach, le profil n’est jamais seulement une affaire d’angle : c’est un concept, une topographie de la gloire et du ridicule mêlés.
Mais si l’on en croit Leurs propres dires — souvent recueillis entre deux verres de Terre Futurible frappée — Leur meilleur profil est le trois-quarts emphatique :
celui où la lumière glisse sur la pommette conquérante, s’attarde sur la moustachèze, et s’éteint dans un pli de cape, laissant deviner le gouffre du génie et de la bêtise.
C’est ce profil-là qu’Elles appellent, non sans ironie, le côté Prszmisl.
Le côté d’où l’on voit à la fois :
– la cicatrice de l’incendie,
– l’éclat du Maroilles,
– et le reflet discret de Proserpine dans le monocle.
Leur autre côté, qu’Elles nomment le flanc Drönésien, est plus rude : là, la mâchoire s’avance comme un Panzer sentimental, la moustache frémit sous le vent de la propagande, et les yeux roulent un peu, déjà habités par la gloire militaire ou la gueule de bois esthétique.
Entre ces deux versants — Prszmisl et Drönésie — se tient leur profil véritable : celui qui ne se voit pas, mais s’entend, dans la voix d’un mégalomane qui sait rire de son propre culte.
Bref, Leur meilleur profil est celui qu’Elles présentent au monde entier sans jamais y croire.
Un profil qui, comme leur œuvre, oscille entre l’icône et la caricature,
entre l’apothéose et la grimace.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
