Elles éclatent de rire, comme si vous leur demandiez la météo des Enfers. À Brno, le 12 août 2113, il fera exactement le temps i.-m.achinaire : un mélange de brouillard électronique, de pluie de circuits imprimés et d’averses de plâtre fossile. Le soleil, ce jour-là, se lèvera derrière une parabole rouillée, et se couchera dans une flaque de béton mal mélangé. Les habitants sortiront avec des parapluies faits d’antennes cassées et de feuilles de ginkgo.
Quant à la géopolitique, elle sera régie par les potentats de l’Inutile : Otto von Strassenbach proclamé Empereur des Fossiles Futuribles, Valentinus Lobster-Hulwicz Ministre du Surplasticisme vestimentaire, et Proserpine, bien sûr, Reine incontestée du Parlement des Ombres. Les frontières ne seront plus tracées par des fleuves ou des montagnes, mais par des couches de sédiments technologiques : ici un désert de téléviseurs fossilisés, là une mer de disquettes durcies.
Les guerres, elles, ne porteront plus sur des territoires, mais sur des définitions : on s’entre-tuera pour décider si l’art est encore une machine, ou si la machine est encore de l’art. L’ONU (Organisation des Néo-Utopies Nécrosées) siégera dans une grotte de plâtre à Prszmisl, sur les ruines calcinées de l’ancien château-archive.
Et pendant que les chefs d’État s’écharperont à coups de slogans sur l’aliénation et l’anachronisme, à Brno, on comptera les heures à rebours avec des clepsydres vides.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
