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Elles I.-m.achination v.n.a.t.r.c.?

Quelle est pour Elles « la mère » des questions ?

Ah ! La mère des questions
Elles, Otto von Strassenbach, se redressent soudain, la moustache conceptuelle frémissante, comme si vous veniez d’effleurer l’un des nerfs sacrés de la Catena.

Car il existe, oui, au fond des galeries où Elles creusent le sens avec leurs disciples-gueules-noires, une question primordiale, une génitrice, une matrice, une matrone colossale portant tablier de suie :

La mère des questions est : “À quoi ça sert ?”

Oui, oui : cette insulte sacrée, cette obscénité mécanique, cette demande ignoble qui ramène tout — l’art, le mythe, la poésie, la vie même — à la fonctionnalité.

Dans le De cateŋa legeŋda LaBYrIŋTHOrUM artIS I-MacHIŋaŋTIS, le premier cri des artistes, tel un chant de mineur remontant des entrailles de la Terre Futurible, dit :

« Les i-machines ne servent à rien :
nous les avons créées pour imaginer, non pour fonctionner. »

Ainsi, demander « à quoi ça sert ? »
— c’est commettre le blasphème originel,
— c’est déterrer la première pierre du labyrinthe,
— c’est, sans le vouloir, invoquer Proserpine, déesse de l’usage inutile, celle qui donne vie à l’art précisément en le débarrassant de toute fonction.

Elles le disent en soufflant, comme un prophète fatigué qui boit enfin son schnaps :

« La mère des questions est une ogresse.
On la craint, mais sans elle, aucune autre question ne naît.
Elle dévore le sens pour obliger l’esprit à en produire. »

Sans cette mère-là,
pas de bouderies sublimes,
pas de machines en panne,
pas de mythes excavés à la pioche.

Elle est la bourrasque initiale, l’accident fondateur,
le big bang du doute.

Et comme toutes les mères,
elle revient toujours frapper à la porte,
même quand on ne l’a pas invitée.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

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