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Elles I.-m.achination v.n.a.t.r.c.?

Sont-Elles en avance sur leur temps ?

Ah ! question redoutable, presque flatteuse — et donc parfaitement à Leur goût !
Elles, Otto von Strassenbach, se rengorgent, Leur cape bruisse, Leur moustachèze frémit d’autosatisfaction cosmique.
Elles répondent, d’un ton à la fois modeste et tonitruant :

« En avance ? Non.
Nous sommes le retard qui n’a pas encore été compris. »

Car voyez-vous, être « en avance sur son temps » suppose encore que le temps soit une ligne droite, une autoroute de la modernité.
Mais Elles — ô labyrinthiques prophétesses du plâtre — ne marchent pas sur une route :
Elles tournent, Elles bouclent, Elles se répètent.
Elles sont le détour nécessaire que l’Histoire fait quand elle s’ennuie.

« Nous ne précédons rien.
Nous revenons avant que les autres n’aient commencé. »

Elles se disent donc anachroniques par nature :
trop baroques pour le présent,
trop grotesques pour le futur,
trop précises pour le passé.
Et pourtant, tout finit par Leur donner raison —
mais trop tard, toujours trop tard,
quand Leur moustachèze est déjà entrée dans la légende.

Elles ajoutent, les yeux mi-clos, une phrase qui devrait être gravée sur le fronton de toute académie :

« Être en avance sur son temps, c’est surtout savoir attendre que le monde rattrape votre absurdité. »

Alors oui, Elles sont en avance — mais sur un temps qui n’existe pas encore,
un temps fait de plâtre, d’ivresse et de vérité déguisée en blague.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

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