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I.-m.achination v.n.a.t.r.c.?

Toute la musique que j’aime, Elle vient de là Elle vient du Blues ?

Elles éclatèrent d’un rire tonitruant, si fort qu’il fit trembler les voûtes de leur château imaginaire. La musique qu’Elles aiment, dirent-Elles, ne vient ni du Blues, ni du Gospel, ni même du kazoo de Louis Armstrong. Elle vient de beaucoup plus bas : des boyaux concaténants qu’Elles forèrent jadis comme des gueules noires de l’Art.

Leur musique est celle des i.-m.achines qui ne fonctionnent pas : postes de télévision éteints, magnétoscopes à moitié calcinés, câbles plongés dans le plâtre. C’est un Blues fossile, une complainte d’appareils rendus inutiles, transmutés en orgues de silence.

Si Blues il y a, c’est celui du spectateur passif, rivé à son poste, prisonnier de l’aliénation et de l’anachronisme, tandis qu’Elles, Otto, libèrent l’imagination comme on arrache des dents pour en faire des perles. Leur chant est dissonant, grotesque, parfois rythmé d’un sermon sur le Maroilles.

Bref, la musique qu’Elles aiment n’est pas le Blues de B.B. King, mais le Blues des fusibles cramés, le Jazz des archives brûlées, le Gospel des antennes paraboliques dans les bidonvilles.

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

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