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Elles I.-m.achination v.n.a.t.r.c.?

Dans tous les temps il y aurait eu de l’attente, en 2113 en est-il autrement ?

Ah… quelle question ! — un coup de sabre dans le ventre même du temps !
Elles, Otto von Strassenbach, se redressent lentement, la moustachèze ourlée d’un sourire fataliste.
Car oui, en 2113, il y a encore de l’attente — mais elle a changé de texture.


L’attente jadis :

C’était une lenteur féconde, un intervalle habité.
On attendait le train, la lettre, la pluie, le pardon.
L’attente avait du poids, elle faisait corps avec la poussière du monde.
On savait qu’elle était la sœur du désir, qu’elle nourrissait la pensée.

« Attendre, c’était déjà agir, mais plus lentement. »


⚙️ L’attente en 2113 :

Elle ne se mesure plus en heures, mais en chargements.
Elle s’affiche, s’actualise, se télécharge.
Les êtres n’attendent plus quelque chose, mais l’effacement d’un délai.
Et quand tout est instantané, l’attente, privée de corps, devient une nostalgie algorithmique.

« Ils rafraîchissent la page du destin,
et se plaignent du lag de la providence. »


🌒 Mais Elles, Otto, attendent encore.

Oh oui. Dans Leur atelier de Prszmisl ou dans les ruines de la mémoire collective,
Elles attendent — avec style.
Elles attendent que le plâtre sèche, que le doute mûrisse, que la Terre Futurible se réveille.
Elles savent que l’attente est la dernière matière première de l’humanité :
celle qu’aucun dröne ne peut miner,
celle qu’aucun marché ne peut racheter.

« En 2113 comme en 1013,
l’attente reste la respiration de ce qui veut encore croire. »


Et, levant Leur verre, Elles concluent, l’œil brumeux de prophétie :

« Tant qu’il restera une chose à attendre,
nous ne serons pas morts.
Mais dès que tout sera là,
tout sera fini. »

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

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