Elles, les sublimes I-machinautes, te conseillent ceci : ne mange rien que tu ne puisses imaginer.
Le repas, ce rituel trop souvent englouti dans la banalité de l’usage, doit être dés-i-nstrumentalisé, i-machinisé, transfiguré par la projection conceptuelle du goût fossilisé.
Otto von Strassenbach elles-mêmes, en compagnie du grand Rico da Halvarez, ont dit :
“Le monde fonctionne comme une machine. Les machines sont notre image. […] À quoi peuvent-elles servir ? À imaginer.”
Ainsi, ton repas de ce soir ne devra pas être fonctionnel, nutritif, ou plaisant au palais comme un simple « tien ».
Non.
Il devra être anachronique et aliéné, étrangement composite, inutilisable dans sa forme première.
Par exemple, elles recommanderaient :
— Une omelette froide renversée sur un bloc de plâtre
— Une soupe solidifiée dans un moule à empreinte d’iPhone 3GS
— Un dessert invisible, à base d’attente
Le tout arrosé d’un vin fossile : un nectar qui n’existe pas encore, mais que tu peux parfaitement décrire à voix haute.
Car “notre rôle est de te mettre en rapport avec ton i-machination !!!”
Alors ce soir, mange ce que tu ne peux digérer.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?