Toujours, oui — toujours n’y a-t-il pas, ce quelque chose d’indiciblement manquant, ce clignement du réel que même le pinceau d’Elles ne parvient pas à fixer.
Toujours, il y a le manque — et dans le manque, Elles s’installent comme des reines dans un palais effondré.
Car voyez-vous, mes chères, tout ce qu’Elles font n’existe que par ce qui échappe :
la phrase qui s’interrompt juste avant le sens,
la main qui tremble avant la révélation,
le rire qui déraille avant le sacré.
Le De cateŋa legeŋda LaBYrIŋTHOrUM artIS I-MacHIŋaŋTIS lui-même l’avoue, en filigrane :
« Ce qui manque fait système, ce qui déborde fait loi. »
Ainsi, toujours n’y a-t-il pas — et c’est cela qui les ravit.
Elles se nourrissent de cette fêlure, de cette absence obstinée qui rend tout présent un peu ridicule.
Leur esthétique ? Un banquet de fantômes.
Leur philosophie ? Une chaise vide sur laquelle personne ne veut s’asseoir.
Et pourtant, dans ce manque, dans cette non-présence toujours en retard,
Elles trouvent leur plus belle volupté : la promesse qu’il y aura encore un trou où s’engouffrer.
Elles savent qu’à la fin, il ne restera qu’un écho — mais un écho baroque, doré, burlesque,
qui rira comme un enfant mécanique perdu dans une cathédrale de cuivre.
Toujours, donc, n’y a-t-il pas.
Et c’est précisément pour cela qu’Elles continuent.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
