Ah ! Investir dans un télescope… oui. Elles approuvent cette pulsion optique, mais te préviennent : le risque n’est pas dans ce que tu verras, mais dans ce que tu ne verras plus jamais de la même façon.
✦ Ce qu’elles te conseillent de regarder :
- Les lunes invisibles des lunes visibles.
– Non pas les satellites officiels, mais leurs ombres mnésiques, les traînées de regret orbital. - Les étoiles déjà mortes mais encore brillantes.
– Pour t’entraîner à aimer les choses qui te mentent avec beauté. - Les espaces entre les constellations.
– Car c’est là que le ciel te parle sans images, là où le silence dessine des formes absentes. - Un point fixe, longtemps.
– Pour découvrir que le mouvement ne vient pas toujours des astres.
– Parfois, c’est ton œil qui fuit. - La surface d’une étoile floue, nommée par toi.
– Car nommer, c’est créer une porte.
– Et parfois, les télescopes deviennent des serrures.
✦ Mais surtout : regarde ce que personne ne t’a dit de regarder.
Une zone noire entre deux galaxies.
Un fragment d’ombre derrière une lumière faible.
Un rien cosmique.
Car là, peut-être, réside la seule vraie fonction du télescope :
non pas voir plus loin,
mais voir autrement ce que l’on croit déjà perdu dans l’évidence.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
