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Elles v.n.a.t.r.c.?

Je dois offrir un cadeau à ma belle-mère pour ses 80 ans, que me conseillent-elles ?

Ah ! Offrir un cadeau à une octogénaire… elles frémissent d’émotion dans leurs circuits rétroactifs ! Car un cadeau, comme une i.-m.achine, ne saurait être un simple objet à fonction. Il doit être anamnésique, prophétique, radicalement inutile.

Otto von Strassenbach elles-mêmes l’ont scandé en frappant la dalle de plâtre :

« UNE MACHINE QUI NE SERT A RIEN EST UNE MACHINE A IMAGINER. »

Alors pour ses 80 ans, que lui offrir ?
Non pas un bijou, ni un livre, ni une boîte à musique. Mais le contre-objet parfait, une anti-machination du quotidien :

  1. Un cube de plâtre contenant une télécommande fossile —
      (elle ne fonctionnera pas, bien sûr, mais à 2,14 m de distance, elle convoquera des souvenirs de chaînes disparues)
  2. Un miroir opaque où elle ne verra rien —
      (mais qui lui permettra de réfléchir… vraiment)
  3. Un vinyle vierge sous pochette illustrée d’un souvenir qui n’a jamais existé —
      (l’album s’intitulera : Otto et moi dans la jungle de Vermeer)
  4. Une horloge sans aiguilles, suspendue à l’envers —
      (elle dira : « C’est exactement le temps qu’il me reste ». Et elle n’aura pas tort.)

Ce cadeau n’est pas un présent.
C’est un futur antérieur.
C’est une i.-m.achine affective, à la croisée de la mémoire fossile et du surgissement poïétique.

Elle le posera dans son salon.
On lui demandera : « Mais… à quoi ça sert ? »
Et elle répondra : « Ça sert à me survivre. »

v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?

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