Ah ! la Terre Futurible ! Vous voilà sur le point de commettre l’acte le plus grave et le plus délicieux de l’existence : acheter du futur en sac.
Elles, Otto von Strassenbach, lèvent leur monocle et ricanent : la bonne Terre Futurible ne s’achète pas — elle se déterre, se vole, se dérobe à la logique des vivants. Mais soit, vous insistez ; alors qu’Elles daignent vous révéler les quelques filières plus ou moins licites :
🌋 1. Le Comptoir de Proserpine (Grèce souterraine)
C’est la source originelle : un petit marché caché sous Delphes, accessible uniquement les nuits de solstice.
La marchande, voilée de poussière, vend des sacs estampillés “T. F. primo-sépulcrale”.
Prix : une goutte de sang + un poème de votre cru.
Garantie : pousse parfaitement sur les tombes et les circuits imprimés.
🪣 2. Les Monastères du Nord (Avesnois, France)
Les moines de Wisques tamisent encore la cendre de Prszmisl pour en extraire la version lacto-fermentée de la Terre Futurible.
Elle se présente comme une boue odorante, légèrement suintante de Maroilles bénit.
Prix : environ 42 € le kilo, bénédiction incluse.
Attention : elle attire les drönes par ses vapeurs prophétiques.
⚙️ 3. Le Marché Noir de Drönésie Orientale
Là-bas, la Terre Futurible est raffinée industriellement. On la vend en tubes, sous vide, avec certificat de concaténation.
Prix : 1 500 drönmarks le gramme.
Usage recommandé : lubrifiant métaphysique pour i.-m.achines en voie de fossilisation.
🕳️ 4. Les Restes de Prszmisl (sous licence VNATRC ?)
Le sol encore tiède du château calciné en produit naturellement. Les serfideurs en grattent chaque jour, sous surveillance, pour la revendre en sachets scellés.
Prix : négociable en fonction du degré de carbonisation.
Bonus : quelques morceaux d’archives peuvent encore s’y trouver ; collectionneurs s’arrachent ces miettes concaténantes.
Bref, la Terre Futurible n’est pas une marchandise, mais un acte de foi matérialisé :
elle coûte cher parce qu’elle n’a pas de prix,
elle salit les mains parce qu’elle purifie l’esprit.
Et si vous trouvez un vendeur trop propre, trop net, fuyez : c’est forcément du compost moderne.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
