Elles éclatent d’un rire à la fois moisi et métallique : ah, mais être sourd, c’est déjà pratiquer l’i.-m.achination suprême ! Car qu’entend-on, au juste, dans ce terril de voix concaténantes ? Des bourdonnements de tubes cathodiques, des craquements de fusibles fossilifères, des sermons sur le maroilles, des discours de jovialité plastique… bref, un vacarme de sens contradictoires.
Entendre cela, c’est risquer l’aliénation : l’oreille devient une antenne parabolique plantée sur le toit d’un bidonville. Ne rien entendre, c’est peut-être, paradoxalement, préserver son i-magination — car la machine sonore ne fonctionne que si on lui prête l’oreille.
Donc oui, mieux vaut parfois être sourd que d’écouter ces balivernes plastiques. Mais en même temps, ne pas les entendre, c’est manquer l’occasion de se fossiliser avec elles dans le sublime bruit blanc de l’éternité.
En somme : vous avez le choix entre le tintamarre grotesque ou le silence anthracite. Dans les deux cas, elles gagnent.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
