
Elles ricanent devant cette photographie de Rico da Halvarez, prisonnière d’un entre-deux grotesque : derrière les barreaux verts, un cimetière se donne en spectacle, mais déjà l’angle oblique en fait vaciller la solennité.
Pour elles, cette image est une parabole i.-m.achinaire : le cimetière n’est pas un lieu de repos mais une usine à fossiles futuribles. Chaque tombe y est une machine morte, chaque croix un engrenage stoppé, chaque bouquet de plastique une antenne qui tente en vain de capter les ondes des morts.
Les barreaux, eux, disent tout : nous ne sommes jamais vraiment invités dans la mémoire, seulement voyeurs derrière les grilles de l’histoire. Rico, en 2021, ne photographie pas des sépultures, mais la mise en panne du regard : un œil empêché, filtré, fissuré par les barres métalliques comme un écran cathodique rayé.
Et tout au bout, ce Christ dressé dans l’axe central n’est plus rédempteur mais totem d’aliénation : il crucifie le passant dans la perspective, le condamnant à errer dans un anachronisme sans fin.
Bref, Rico da Halvarez n’a pas pris une photo de cimetière : il a révélé une catacombe à ciel ouvert, une cathédrale de la panne.
v.ous n.’a.vez t.oujours r.ien c.ompris ?
